Open source, open standard et open innovation sont autant de modèles de développement axés sur le partage et la collaboration. Dans ce sillage, l’économie de partage propose aux consommateurs de passer de la valeur de possession à la valeur d’usage. Analyse chiffrée d’un modèle économique disruptif avec le cabinet de conseil en stratégie Monitor Deloitte lors des « Enjeux e-commerce » de la Fevad le 2 juillet 2015 à Paris.
L’économie de partage, c’est aussi la consommation collaborative, l’économie peer-to-peer, l’économie C2C, le crowdsourcing, l'ubérisation ou encore l’économie on-demand. Comprenez l’échange et la monétisation d’un surplus de biens, de services, d’alimentation, d’espace et de temps.
Hébergement, finance, transport, médias, retail, services B2C et B2B : l’économie de partage touche tous les secteurs économiques, note Jean-Marc Liduena, senior partner chez Monitor Deloitte. « L’économie de partage est un modèle disruptif qui appelle les entreprises à porter un regard nouveau sur l’innovation et le leadership. Elles doivent s’adapter aux nouveaux modes de consommation mais aussi investir et jouer le jeu. »
Dans son allocution, Jean-Marc Liduena présente les résultats d’une étude de Monitor Deloitte sur le poids de l’économie de partage et son impact sur les entreprises. Voici un rappel des chiffres... à partager, bien sûr !
. Le pionnier. TopCoder, communauté en ligne de développements logiciels, est le premier acteur de l’économie de partage. Fondé en 2001, TopCoder compte désormais près d’un million de développeurs à travers le monde.
. La valeur économique. En 2013, l’économie de partage était estimée à 26 milliards de dollars de revenus agglomérés dans le monde. Avec un doublement des revenus tous les 18 mois à l’échelle mondiale, Monitor Deloitte anticipe que l’économie de partage représentera environ 100 milliards de dollars d’ici 2 à 3 ans.
. Les secteurs d’activités. En 2015, 4 secteurs dominent l’économie de partage : Finances (23%) ; Transport (23%) ; Hébergement (18%) ; Retail (18%) ; Autres (18%). À titre d’exemple, Airbnb accueille en moyenne 425 millions d’invités par nuit, soit 22% de plus que la chaîne Hilton dans le monde. Autre exemple : en 2014, la valeur d’Uber s’élevait à 18 milliards de dollars. En mai 2015, la valorisation d’Uber est de 50 milliards de dollars pour 500 millions de dollars de revenu net estimé.
. La croissance. Aujourd’hui, l’e-commerce a des croissances à 1 chiffre, le m-commerce à 2 chiffres et le s-commerce, ou social commerce, à 3 chiffres. Exemple avec Uber qui enregistre une croissance de ses revenus bruts de 200% par an.
. Les investissements en capital-risque. Au cours de ces 5 dernières années, 5 milliards de dollars ont été investis par les venture capitalists dans des sociétés d’économie de partage. Rien qu’en 2014, l’investissement a atteint 2 milliards de dollars.
. Le potentiel. Aux États-Unis, le marché adressable représente 1 100 milliards de dollars dans le transport, 660 milliards de dollars dans la restauration et 603 milliards de dollars dans l'épicerie. Le taux de pénétration en ligne est estimé à 5% dans le transport et à 20% dans le secteur du voyage.
. Les marques traditionnelles s’adaptent. À ce jour, elles ont investi 12 milliards de dollars dans l’économie de partage, notamment pour lancer leurs propres modèles. Citons les solutions d’autopartage Nissan Car Sharing et DriveNow de BMW et Sixt.
. L’usage, plus fort que la possession. Aujourd’hui, 43% des Américains, soit près d’un Américain sur deux, ne souhaitent plus posséder. Et, un tiers de la masse salariale américaine participe à l’économie de partage, en plus de son travail rémunéré ou seulement en freelance.